OpenAI bloque des groupes de hackers liés à la Chine, la Russie et l’Iran

openai et chatgpt utilisés par des hackers russes, chinois et iraniens

OpenAI a récemment annoncé avoir supprimé un nombre significatif de comptes ChatGPT utilisés par des groupes de cybermenaces soutenus par des États. Ces comptes ont été identifiés comme impliqués dans des campagnes d’espionnage, de désinformation, et de développement de logiciels malveillants, impliquant des acteurs provenant notamment de la Chine, de la Russie, de l’Iran, de la Corée du Nord, du Cambodge et des Philippines.

Qui sont les groupes visés ?

Parmi les entités ciblées par cette mesure, on retrouve des groupes APT (Advanced Persistent Threat) connus, notamment :

  • APT31 et APT40, affiliés à la Chine
  • APT28 (Fancy Bear), associé à la Russie
  • Lazarus Group, opérant depuis la Corée du Nord
  • Des campagnes d’influence basées en Iran, au Cambodge et aux Philippines

Ces groupes exploitaient ChatGPT pour faciliter des opérations comme la génération de contenu propagandiste, la création de phishing linguistiquement crédible, et l’amélioration de scripts d’attaque existants.

Utilisation de ChatGPT dans les campagnes de désinformation

Les campagnes repérées reposaient sur la génération automatisée de contenu en plusieurs langues. En Chine, les comptes bannis étaient impliqués dans la rédaction de messages pro-gouvernementaux sur des sujets sensibles comme Taiwan, l’USAID ou l’activisme au Pakistan. En Russie, un réseau désigné « Bad Grammar » diffusait des messages anti-occidentaux ciblant l’opinion publique allemande, tandis qu’en Iran, des contenus à visée politique étaient générés en anglais pour atteindre une audience étrangère.

Développement de logiciels malveillants et soutien à des attaques

Outre la désinformation, certains comptes utilisaient ChatGPT pour peaufiner des outils offensifs :

  • Scripts de scan de vulnérabilités et de brute-force
  • Code pour serveurs de commande et contrôle (C2)
  • Déploiement furtif de malwares Windows et Android
  • Traduction technique pour rendre les attaques plus crédibles à l’échelle mondiale

OpenAI précise que l’IA n’a pas été utilisée pour créer des attaques innovantes mais uniquement pour peaufiner des scripts déjà existants, rendant les opérations plus rapides et plus difficiles à détecter.

Méthodes de détection et réponse proactive

Pour détecter ces abus, OpenAI a mis en œuvre une surveillance renforcée des comportements suspects : usage de VPN, création de comptes temporaires, patterns de requêtes techniques, et usage d’outils d’automatisation.

L’entreprise collabore étroitement avec Microsoft Threat Intelligence et d’autres partenaires pour croiser les données réseau, identifier les menaces émergentes, et bloquer les comptes avant tout impact opérationnel majeur.

Un impact réel, mais limité pour l’instant

OpenAI estime que l’impact direct de ces campagnes est resté faible, en raison d’une interaction limitée avec de véritables utilisateurs. Toutefois, le potentiel de nuisance est jugé préoccupant si ces méthodes venaient à se généraliser ou à s’industrialiser davantage dans des contextes électoraux ou de crise internationale.

Quelles implications pour les entreprises et la société civile ?

Ces révélations soulignent l’importance d’un encadrement strict des IA génératives dans des environnements à haut risque. Les recommandations formulées incluent :

  • Renforcement des audits d’usage pour détecter les activités anormales ou automatisées
  • Collaboration inter-entreprises entre développeurs d’IA, équipes de cybersécurité et agences gouvernementales
  • Formation à la reconnaissance des contenus générés par IA pour éviter la propagation de fausses informations
  • Instauration de contrôles humains pour la validation de contenus sensibles générés automatiquement

Vers une régulation plus claire ?

Ce cas s’inscrit dans un débat mondial sur la gouvernance de l’intelligence artificielle. Il est désormais crucial d’implémenter des garde-fous techniques, juridiques et éthiques pour éviter que des outils puissants comme ChatGPT ne deviennent des armes numériques dans les conflits géopolitiques contemporains.

Conclusion:

OpenAI prend ici une position claire : protéger ses outils de l’usage malveillant est une priorité absolue. Cette initiative marque une étape importante dans la défense collective contre les nouvelles formes de cybermenace alimentées par l’intelligence artificielle.